Un inventaire particulier

Cette semaine, nous continuons le cycle de présentation entamé avec celui du Wiktionnaire en présentant cette fois-ci notre ressource vétérane : L’Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire.

L’Afrique centrale et de l’Ouest à l’honneur

Offert par l’Agence Universitaire de la Francophonie, il s’agit là d’un véritable trésor dont la première édition date de 1983. Il constitue la synthèse des lexiques et inventaires décrits pour onze pays d’Afrique francophone : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Niger, République démocratique du Congo (Zaïre dans la publication originale), Rwanda, Sénégal, Tchad et Togo. Il est le fruit du travail de plus de vingt linguistes et lexicographes, assistés de plusieurs centaines de leurs collègues pendant une demi-douzaine d’années, de 1977 à sa première publication. Chaque équipe avait publié un ouvrage dédié à un pays, et ils ont travaillé ensuite à une synthèse dans cette solide publication de plus de 450 pages.

Présentation de l’information

Fort de près de 8 000 définitions, cet ouvrage présente des définitions rédigées et les associent à des synonymes en français de référence. Des indications de prononciation sont parfois présentes ainsi que des notes sur l’étymologie, notamment pour les mots issus des contacts avec les autres langues parlées par les francophones. De nombreux exemples illustrent les sens des mots, et les noms scientifiques sont régulièrement indiqués pour les espèces endémiques. Pour chaque définition, une liste d’indications géographiques initiale indique les aires d’usage, ce qui préfigure la présentation donnée dans le Dictionnaire des francophones.

Une intégration particulière

L’intégration de l’Inventaire a soulevé plusieurs défis. Le premier fut celui du passage du format papier au format numérique, ce qui a sollicité un véritable investissement humain et technique. Faute d’une version de travail, il a fallu repartir de l’ouvrage imprimé présenté en ligne sur le site de l’AUF et moissonner les informations pour les séparer chacune dans une case distincte correspondant à sa nature : définition, exemple, informations géographiques, informations grammaticales, notes encyclopédiques, etc. Ce chantier a pris près de six mois, impliquant quatre personnes.
Sans trahir le texte, il a été nécessaire d’adapter une dizaine de formulations aux évolutions de l’histoire, avec notamment le changement nom de certains pays, comme la Haute-Volta qui est devenue le Burkina Faso en 1984 ou encore le Zaïre qui est devenu la République démocratique du Congo en 1997.

Un partenaire particulier

L’accord de l’Agence Universitaire de la Francophonie a été primordial dans l’élaboration du Dictionnaire des francophones. Cet ouvrage avait été publié par cette agence, qui a accepté de le placer sous licence libre, CC BY-SA 3.0, afin de favoriser une nouvelle valorisation de ce travail. Ce fut le premier ouvrage ainsi confié, qui consolida la démarche dans laquelle s’engageait le projet. L’Agence Universitaire de la Francophonie a permis au Dictionnaire des francophones d’offrir l’accès à un véritable trésor lexical.